Le cheval ne cabre plus.

4 déc. 2025

Ferrari Purosangue

Depuis trois ans, les propriétaires de Ferrari neuves font face à ce qu’on pourrait appeler “l’expérience Maserati”.

La dépréciation des nouveaux modèles atteint des sommets que peu auraient imaginés il y a encore dix ans.

La raison ? La fin d’un partenariat mythique né dans les années 1960. Ferrari a presque toujours confié le dessin de ses voitures à Pininfarina, et depuis la rupture, les faits sont là : les Ferrari post-Pininfarina se traînent une réputation peu flatteuse, celle de se déprécier aussi vite qu’une Maserati. Et ça fait mal, surtout quand on parle de modèles à plusieurs centaines de milliers d’euros.

En tenant compte d’environ 20 % d’options, voici l’étendue des dégâts : — Un Purosangue a déjà perdu près de 120 000 £ au Royaume-Uni (135 000 €) — Une Roma, environ 50 000 € après 2 ans, — Une 296 GTS, 40 000 € en à peine 18 mois.


C’est une situation préoccupante pour Maranello : les clients se lassent d’un design jugé sans âme et de cette hémorragie de valeur. Résultat, les modèles récents font grimper la cote des anciennes créations Pininfarina.

Les 550 Maranello, Testarossa, F40 ou Enzo profitent de cet effet miroir, rappel d’une époque où Ferrari conjuguait encore élégance, pureté et intemporalité.
Avec des hausses de valeur capables de faire pâlir le CAC 40, ces voitures sont devenues la preuve qu’une automobile peut aussi être un investissement à part entière.

L’action Ferrari (RACE) a aussi perdu 70€ le mois dernier après l’annonce d’un SUV électrique. Après la chute de Porsche au DAX, la firme italienne saura-t-elle se ressaisir pour satisfaire ses clients et ses investisseurs.

L’histoire le dira, mais une chose est sûre : même à Maranello, la beauté ne suffit plus à justifier la perte.